Dimanche 19 juin se déroulaient les troisièmes et derniers matches de la poule A. La « finale » du groupe opposait la France, leader avec deux victoires, à la Suisse, son dauphin, qui comptabilisait 4 points après son match nul face à la Roumanie : l’enjeu de cette rencontre était donc la première place du groupe. Alors que la France était déjà qualifiée pour les huitièmes, les Suisses devaient à tout prix marquer le point du match nul pour conserver leur deuxième place.
Des intentions en première mi-temps
Didier Deschamps avait décidé de faire tourner son effectif. Si Pogba et Griezmann étaient titulaires, afin d’augmenter leur temps de jeu, et que la défense était inchangée, dans le but de créer davantage d’automatismes, le milieu et l’attaque étaient remaniés. En effet, Gignac et Koman étaient présents dès le coup d’envoi au côté du madrilène, tandis que Sissoko et Cabaye accompagnaient le turinois dans l’entrejeu.
Après une première grosse frayeur sur un corner mal négocié par la défense française et une seconde crainte sur un mauvais replacement d’Evra, le jeu basculait en faveur des Bleus. Pogba, très incisif, trouvait à plusieurs reprises le cadre et heurtait d’une superbe frappe lointaine également la transversale. En dépit de très nombreux corners, les Français n’arrivaient pas à récupérer les ballons aériens, l’absence de Giroud se faisant cruellement ressentir dans cette phase de jeu.
Quant aux remplaçants, on notera la bonne rentrée de Sissoko, dont les percussions et la qualité de centre ont su amener le danger dans la surface de réparation adverse et de Cabaye. Sans arriver à la hauteur de Kanté, le milieu de Crystal Palace a bien rempli son rôle de récupérateur, sans toutefois se porter suffisamment vers l’avant, notamment pendant les 45 dernières minutes.
Une seconde période d’un ennui abyssal
De retour sur la pelouse après la mi-temps, les bonnes intentions des 22 acteurs semblaient être restées aux vestiaires, tant le match nul arrangeait les deux formations. Et le match fut nul, indigent, ennuyant… Les Français, très en retrait, laissaient les Suisses prendre le jeu à leur compte, se contentant de défendre et comme ce n’est pas leur point fort (n’est-ce pas Patrice Evra), on a eu quelques frayeurs.
L’entrée en jeu de Dimitri Payet à la 63e minute, en lieu et place de Koman, n’aura rien changé, si ce n’est son magnifique tir arrêté par la transversale à la 76e. Pourtant on a tous frémi quand à la 86e minute, après une séance de jonglage aux abords de la surface, Gignac obtenait un coup franc. Payet, sans contestation aucune, plaçait le ballon en patron. Il s’élaçait, frappait et voyait son tir cadré repoussé non pas par le mur adverse, parfaitement contourné, mais par un de ses coéquipiers, en l’occurrence Sissoko, stupidement placé sur la trajectoire et qui rendait un fier service au portier de la Nati. Quel gâchis, à l’image du jeu produit par les Bleus qui, en de courts instants, ont pourtant révélé leur réel potentiel, comme sur un « une-deux » entre Gignac et Griezmann conclu par un tir du droit du joueur de l’Atletico. Mais en dépit de ses brefs moments d’inspiration, les Bleus n’ont pas rassuré ni enthousiasmé le nombreux public du stade Pierre Mauroy de Lille.
Le sélectionneur Didider Deschamps s’est voulu rassurant, car l’essentiel est réalisé, la France est qualifiée pour les huitièmes. Gageons que les Bleus vont monter en puissance, d’autant plus qu’au vu de leur dernier match, ils n’apparaissent plus comme les favoris de l’Euro 2016. Libérés de cette pression livreront-ils un meilleur football ? Réponse le 26 juin à Lyon, face à un adversaire pour l’instant inconnu.