Mardi 29 mars, 21h, dans un Stade France comble, l’Equipe de France affrontait la sélection russe quelques jours après sa victoire face aux Pays-Bas. Pour cette première rencontre dans l’enceinte de Saint-Denis après les tragiques événements de novembre 2015, l’émotion était palpable mais n’a pas inhibé les Bleus, loin de là.
Un festival de buts
Toujours privé de son attaquant de pointe madrilène, alias Karim Benzema, Didier Deschamps avait décidé de faire tourner ses joueurs de pointe par rapport au match contre les Pays-Bas. Ainsi, à côté de l’indispensable Antoine Griezmann toujours positionné sur le flanc droit, on retrouvait André-Pierre Gignac au centre et Anthony Martial à gauche. Gignac, bien en vue dans le championnat mexicain, a inscrit d’un joli coup de tête le 2e but de l’Equipe de France ; Griezmann a délivré deux passes décisives, tandis que Martial s’est fait plus discret. Peu décisif dans ses débordements, il est d’ailleurs remplacé dès la mi-temps par Kingsley Coman, auteur d’une remarquable – et remarquée – prestation. En effet, comme avec le Bayern contre la Juventus de Turin, il a été très actif et a fait preuve d’une extrême vivacité sur le terrain, inscrivant même du gauche le 4e but des Bleus, après s’être joué du gardien. Autre attaquant en vue, notamment pour son retour en tricolore lors du précédent match contre la Hollande, Dimitri Payet, entré à la 62e minute, s’est illustré une nouvelle fois, inscrivant 2 minutes après avoir foulé la pelouse un magnifique coup-franc direct. Enfin, Olivier Giroud, fréquemment buteur avec la sélection française, n’a pas eu l’opportunité de faire progresser son compteur. Quant au 1er but, marqué dès la 8e minute, il est l’oeuvre du milieu N’Golo Kanté, qui a dignement honoré sa 2e sélection !
Même les milieux marquent…. de quoi se faire du souci désormais pour Benzema car la concurrence s’avère rude. Tant Gignac que Payet ont marqué des points, de même que Coman. Seul Martial a livré une prestation décevante, mais il présente l’avantage de ne pas être empêtré dans des affaires judiciaires. Du coup, Monsieur Benzema, comme apparemment vous avez appris à faire chanter, peut-être devriez-vous plutôt lorgner du côté du jury de The Voice plutôt que du côté de l’Euro 2016…
Prochaine étape, la liste des 23
Didier Deschamps peut-être satisfait de l’animation offensive des Bleus. Certes, la défense russe, vieillissante semblait aux abois, notamment les jumeaux Berezoutski mais il est indéniable que les deux derniers matches amicaux de l’EDF ont mis en exergue les solutions de rechange à la possibile non sélection de Benzema. En ce qui concerne le milieu de terrain, les premières apparitions de N Golo Kanté ont été satisfaisantes et il pourra épauler les piliers que sont Diarra, Matuidi et Pogba. En revanche, côté défense, les Bleus ont davantage de travail. Au foot, l’important me direz-vous est de marquer un but de plus que son adversaire, mais en match officiel, les équipes adverses se livreront certainement moins et essaieront, si elles ouvrent le score, de garder l’avantage en le défendant âprement.
Si dans ses cages la France possède deux excellents gardiens, tant la charnière que les ailes semblent friables : que dire des pâles prestations de Christophe Jallet, Lucas Digne ou de Bakary Sagna. Si ce dernier apporte un réel soutien offensif, son replacement laisse parfois à désirer. Jérémy Mathieu, qui pourrait être la doublure de Patrice Evra, s’est trop vite blessé pour marquer les esprits et rassurer le sélectionneur. Enfin, la charnière centrale pose toujours problème : Raphaël Varane associé à Laurent Koscielny en Hollande ou à Mamadou Sahko au Stade de France n’ont pas montré assez d’autorité et ont ouvert le chemin du but…
En définitive, c’est davantage la ligne arrière que celle de l’attaque qui doit préoccuper à l’avenir Didier Deschamps. La sélection de Benzema paraît bien anecdotique et les matches pleins des Bleus prouvent qu’il existe bien une Equipe de France sans lui. A bon entendeur…