Le vendredi 25 mars 2016, à 76 jours du coup d’envoi de l’Euro 2016, l’Equipe de France se rendait à Amsterdan pour affronter les joueurs des Pays-Bas, non sélectionnés pour l’Euro après une phase de qualification apocalyptique. Dans une ambiance ternie par les attentats de Bruxelles survenus quelques jours auparavant et la disparation du mythique attaquant orange, Johan Cruyff, il restait à espérer que la confrontation permette à Didier Deschamps de se faire une idée de plus en plus précise de son équipe type.
Le 11 de départ
Le sélectionneur, l’Euro approchant, avait décidé de commencer la rencontre avec les joueurs cadres, à l’exception de Lloris, laissé au repos et remplacé par Steeve Mandanda, le portier marseillais étant surentraîné en raison des carences défensives de l’OM. En défense, Laurent Koscielny était associé dans l’axe à Raphaël Varane, profitant de l’absence temporaire de Mamadou Sakho, tandis que les ailes étaient tenues par Patrice Evra et Christophe Jallet. La titularisation de ce dernier, qui cire le banc de touche de l’Olympique Lyonnais, laisse pantois plus d’un observateur !
Le milieu de terrain peut faire trembler les équipes adversaires avec le super trio Diarra, Pogba et Matuidi, lequel était d’ailleurs promu au rang de capitaine en raison de la présence sur le banc de Hugo Lloris.
Enfin, en attaque, l’impossibilité pour Deschamps de sélectionner Karim Benzema et le choix de ne pas appeler Mathieu Valbuena ouvrait la porte de l’Euro à quelques revenants, comme Dimitri Payet, associé à Olivier Giroud et Antoine Griezmann, le seul avant d’ores et déjà assuré de joueur les matches avec les Bleus.
Le résumé du match
Les Bleus ont commencé le match pied au plancher, notamment grâce à un Payet virevoltant, auteur de la première frappe à la 4e minute. C’est cependant Griezmann, qui d’un magnifique coup franc enroulé du pied gauche, ouvrait la marque dès la 6e minute de jeu. Quelques instants plus tard, sur corner, Giroud doublait la mise d’une reprise de volée, bien servi par Matuidi. Ainsi, au moment où une minute de silence était respectée à l’Amsterdam Arena en l’honneur de Cruyff, les Bleus avaient acquis rapidement une avance confortable.
Sans se reposer sur leurs lauriers, les Français continuaient leur pressing sur les cages bataves, par Griezmann notamment, et obligeaient le gardien hollandais à une belle parade sur une tête de Koscielny.
A la pause, Deschamps opérait 3 changements : Evra cèdait sa place à Digne ; Diarra laissait place au nouvel arrivant N’Golo Kanté et Griezmann allait se reposer, confiant l’animation offensive à Martial. Dès la 47e minute, les Hollandais débloquait leur compteur sur coup de pied arrêté, grâce à un but de la main – validé sans complexe par l’arbitre – de De Jong… Les joueurs du pays de la tulipe se rebiffaient et obligeait Mandanda à faire montre de sa détente. Néanmoins, Payet, toujours lui, faisait peser une menace constante sur les cages hollandaises, touchant même le poteau. Afin de redonner de l’animation offensive au jeu, Deschamps décidait de donner du temps de jeu à Gignac et sortait Giroud. Malheureusement, ce furent les Hollandais qui à la 86e minute égalisaient grâce à Afellay, suite à une grosse faute d’inattention de la défense tricolore.
Alors que l’on croyait le match plié, Matuidi, le capitaine courage, parfaitement décalé par Martial, réussissait dans un angle fermé à glisser la balle entre les jambes de Cillessen… Victoire in extremis des Bleus.
Satisfactions et inquiétudes
Dans le jeu, on a perçu de belles améliorations, notamment sur coup de pied arrêté : grâce au coup franc magnifique de Griezman et au but de Giroud sur corner, la France a gagné en efficacité sur cette phase tactique. Côté joueurs, Payet a pleinement rempli sa mission, et a sans problème suppléer l’absence de Valbuena. Très actif, hyper offensif, tentant des frappes à plusieurs reprises et délivrant de belles passes à ses coéquipiers, il a confirmé sa grande forme et sa réussite dans le championnat anglais. De même, Giroud, qui a marqué 4 des 6 derniers buts des Bleus, en difficulté à Arsenal, a fait oublier la non-sélection de Benzema. Dans les buts enfin, Mandanda a sorti des parades de grandes classes…
Toutefois, il ne faudrait pas relativiser certaines faiblesses -voire carences – défensives, surtout sur le 2e but où nos arrières sont coupables d’une certaine passivité. De plus, alors que les Bleus menaient 2 à 0, ils n’ont pas réussi à plier le match. Pire, les Hollandais sont parvenus à égaliser à quelques minutes de la fin du match et sans l’exploit de Matuidi, la France ne serait pas repartie avec une victoire. Un avertissement sans frais !